Pour Hala Ghosn le théâtre est le lieu d’expression privilégié pour, avec tous les publics, pouvoir encore communier. Sans fard, sans auto-censure et avec le goût du risque, celui qui nous rend digne, fort et sympathique.
France Inter, novembre 2011
C’est un drôle de spectacle que celui-là, qui fait passer le théâtre pour de la réalité et balance, sur le mode de l’humour, une réflexion poussée et intelligente sur l’identité. C’est, emmené par une bande d’acteurs réjouissants, un spectacle drôle et puissant avec, en toile de fond, une Europe gangrenée par les nationalismes.
Le point, juillet 2010
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ÉQUIPE ARTISTIQUE
Auteure et Metteure en Scène : Hala Ghosn
Auteure Associée : Jalie Barcilon
Collaborateur Artistique : Nicolas Petisoff
Acteurs : Hélène Lina Bosch, Céline Garvanault, Jean-François Sirérol, Darko Japelj, Jérémy Colas, Rida Solé
Scénographie, Vidéo et Graphisme : Jérôme Faure
Scénographie et Son : Frédéric Picart
Création Lumière : Isabelle Picard, Christophe Rouffy
LIBREMENT INSPIRÉ DES « IDENTITÉS MEUTRIÈRES » DE AMIN MAALOUF
« Alors que l’Europe chancèle, que la flamme nationaliste ressurgit de cendres plus incandescentes que jamais, que l’intégrisme religieux gangrène les quatre coins du monde et que la démocratie s’égosille à en perdre la voix, cette tentative de réconciliation en mode théâtral est une entreprise délicate mais hilarante. »
S’inspirant librement des « Identités meurtrières » d’Amin Maalouf, la metteur en scène Hala Ghosn et ses acolytes se sont vaillamment frottés au réel pour écrire collectivement « Apprivoiser la panthère ». Ce spectacle rugissant questionne avec légèreté la bête identitaire qui sommeille en nous, prête à bondir, griffes et crocs acérés si elle se sent menacée dans ses fondements. Il fallait s’armer d’audace pour caresser à rebrousse- poil ce fauve hirsute, tapi dans l’ombre de nos instincts primaires, qui rechigne à assumer son identité plurielle.
Comment les membres issus d’une même famille, d’une même culture, peuvent-ils suivre des destins totalement opposés ? Comment des individus coexistant dans la paix peuvent-ils basculer dans l’hystérie meurtrière ? Perdus entre des causes apparemment justes et sincères, comment réagir ? Quelles sont les limites de notre propre tolérance ?
SYNOPSIS
Genèse de la fiction / Un canular
Une metteure en scène à la tête d’une compagnie engagée dans un théâtre social et culturel, souhaite créer un spectacle sur l’identité. Elle veut interroger la genèse des replis communautaires et des guerres identitaires. Pour cela elle réunit six acteurs de nationalités différentes à Beyrouth, sa ville natale. Certains, comme elle, viennent de pays qui ont connu
des guerres fratricides : ils sont respectivement d’origine croate, allemande, française et algérienne. Au cours de ce «workshop», ils ont pris pour base de travail l’essai d’Amin Maalouf Les Identités meurtrières. La troupe arrive en France pour une série de représentations. Mais la veille de la première, Rida Solé, une des comédiennes, quitte le projet. Face au public, la troupe exprime sa volonté de jouer malgré tout. En effet, tous tiennent à partager leurs réflexions sur les thèmes tels que «l’identité nationale», l’immigration face à l’Europe forteresse, et la résurgence des nationalismes. Le spectacle commence après ce face à face.
Le spectacle dans le spectacle / La mise en abîme.
Des portraits individuels alternent avec des tableaux symboliques, évocations des troubles et conséquences des conflits identitaires contemporains. Les comédiens tentent d’assurer la représentation. Mais l’absence de Rida a rompu l’équilibre de la troupe. Au fur et à mesure, malgré leur envie de défendre un projet commun, des dissensions apparaissent. Des clans se forment et les revendications identitaires resurgissent.
En dépit de leur esprit d’ouverture, les acteurs s’entredéchirent violemment. Insidieusement, ils impliquent le public dans leurs conflits. Pris entre la fiction et la réalité, perdu entre toutes ces causes apparemment justes et sincères, comment réagira le spectateur ?
NOTE D’INTENTION
À travers son essai Les Identités meurtrières, Amin Maalouf, en tant que franco-libanais passionné d’Histoire, interroge la notion d’identité aujourd’hui. Il part d’une donnée apparemment simple: notre identité est composée de multiples appartenances, mais dès que l’une d’entre elles est menacée, nous pouvons, pour la défendre, aller, jusqu’à la guerre. Il tente d’analyser les mécanismes qui conduisent à la haine. Il dresse un panel des conflits contemporains, en décrypte les origines à travers l’Histoire, et ouvre des pistes pour tenter de les désamorcer.
Il insiste sur le rôle des dirigeants. Tant que les Etats, les représentants politiques et les chefs de guerre ne reconnaissent pas leur part de responsabilité dans les oppressions et les massacres, les peuples victimes, par sentiment d’injustice, se replient sur eux-mêmes et se radicalisent. Se nourrissant d’une méfiance légitime, la « bête identitaire » progresse. Lorsque j’ai lu Les Identités meurtrières pour la première fois, en 1998, j’ai eu l’impression, comme beaucoup de gens autour de moi, d’accéder à une réflexion qui répondait à nombre de mes préoccupations.
Comment les membres issus d’une même famille, d’une même culture étayant reçu la même éducation, pouvaient suivre des destins totalement opposés. Comment des individus coexistant dans la paix, peuvent basculer dans l’hystérie meurtrière ?
Ayant parmi mes proches, des gens qui ont participé activement à une guerre civile, je sais que le passage à l’acte peut être rapide. C’est à une vigilance personnelle et quotidienne que je voudrais inviter le spectateur. Si demain, on posait des bombes dans les églises de France, que deviendrait notre idéologie laïque et républicaine ? Aujourd’hui, le nationalisme gangrène l’Europe. Les discours des fondamentalistes rencontrent une écoute attentive, tant en Amérique, qu’en Orient et dans nos banlieues. Il me paraît urgent, alors que l’extrémisme répond à l’extrémisme, de se poser ces questions aujourd’hui. Quelle part y a-t-il en nous d’inclinaison au sectarisme ? Notre but est de guetter cette sauvagerie que nous abritons, afin de l’empêcher de nous submerger, afin « d’apprivoiser la panthère ».
COPRODUCTION
Théâtre Romain Rolland de Villejuif, Théâtre du Cloître – Bellac, Théâtre de l’Union -CDN du Limousin, Théâtre Jean Lurçat – ScèneNationale d’Aubusson.
SOUTIEN
ODIA Normandie, Conseil Régional de Limousin, Le Volcan – Scène
Nationale du Havre, Le Manège Mons – CECN, Fabrique Ephéméride.
AIDE
DRAC Limousin, Conseil Régional de Haute-Normandie.
PARTENARIAT
Centres Culturels Municipaux de Limoges, Label Européen du dialogue inter culturel et smol.org.
REPRÉSENTATIONS
Saison 2009/10
– 23 Janvier – Création au Théâtre du Cloître – Bellac
– 2 et 3 Février – Théâtre de l’Union, CDN du Limousin – Limoges
– 4 Février – Scène Nationale d’Aubusson
– 8 au 27 Juillet – La Manufacture – Festival Avignon Off
Saison 2010/11
– 7 octobre – Centre Culturel Yves Furet – La Souterraine
– 8 au 10 décembre 2010 – Le Volcan, Scène Nationale du Havre
– 8 avril 2011 – La Halle aux Grains – Bayeux
– 16 avril 2011 – Théâtre de la Licorne – Cannes
Saison 2011/12
– 8 novembre – Le Préau, CDR de Vire
– 18, 19 et 20 novembre – TAPS Scala de Strasbourg
– 25 novembre – Maison des Arts de Thonon-les-Bains
– 13 décembre – Dieppe Scène Nationale
– 15 décembre – Théâtre de Lisieux
– 20 janvier – L’atelier à Spectacle de Vernouillet
– 27 janvier – Théâtre des Feuillants de Dijon
– 7 au 17 février – Théâtre Romain Rolland, scène conv. de Villejuif
– 16 mars – L’atrium de Dax
– 21 avril – Espace Marcel Pagnol de Fos-sur-Mer
Saison 2012/13
– 22 janvier – Cormeille en Parisis
– 1er Février – Cachan
– 12 et 13 février – Le Mans
– 16 février – Sorbiers
– 22 mars – Théâtre du Grand Logis – Bruz
– 28 mars – Théâtre de Rungis
Saison 2013/14
– 20 mars – Théâtre de Roanne
EXTRAITS DE PRESSE
En allant voir Apprivoiser la panthère le spectateur est placé à un point d’équilibre heureux entre divertissement et gravité. Ce qui lui permet d’avancer tout en douceur dans la compréhension du phénomène théâtre. Celui qui dissipe les peurs, démonte les mécanismes de l’oppression, ouvre un espace de liberté et de plaisir.
Webthea, juillet 2010
La metteur en scène et sa troupe, très internationale, produisent là un «show» élégant et cultivé, un truc vraiment inclassable mais terriblement efficace et drôle. Du théâtre terriblement vivant, proche, très proche, qui s’auto-dérisionne allègrement. Du théâtre, quoi. Qui bouge, qui vibre, forcément très humain … Bref, un très bon morceau de Théâtre, rassérénant, vivifiant ; sur un sujet, pourtant brûlant, essentiel traité ici avec beaucoup d’intelligence et osons-le, parfois, d’émotion. Oui. Une très belle réalisation, d’ailleurs ovationnée à juste titre. Bravo.
Le bruit du off, juillet 2010
Montée d’après Les Identités meurtrières d’Amin Maalouf, la pièce manifeste avec humour et sérieux l’absurdité des revendications nationalistes. Ni manichéenne ni moralisatrice, elle est portée par une dramaturgie brillante. On ne saurait trop conseiller Apprivoiser la panthère… d’apprivoiser la nôtre, nous n’en serons que meilleurs.
Les 3 coups, juillet 2010
Voilà ce qu’on peut véritablement appeler un Spectacle ! Enfin ! La vraie fonction du OFF est remplie avec Apprivoiser la panthère, celle de montrer au grand jour l’excellent travail de metteurs en scène tels que Hala Ghosn.
La Boîte à sorties, juillet 2010